Tu peux rien pour moi.

Théo avait vécu avec Juliette quand j'étais en prison, puis j'avais eu besoin d'un peu de temps pour me remettre quand j'étais sortis, l'histoire de deux ou trois jours, c'est dans ce laps de temps que j'avais recontré Tony. J'étais seule, j'étais mal et il m'avait mise en confiance, il m'avait flattée et il n'en fallait pas plus. J'étais tombée dans ses bras, mais quand je lui avais parlé de Théo, il n'avait pas voulu en entendre parler et c'était beaucoup mieux comme ça. Je n'aurais pas voulu qu'il se retrouve au milieu, dans l'état ou j'étais, je n'aurais pas pu le protéger comme je le devrais.
Je fumais plus que de raison, moi qui était bio et végétarienne, j'avais changé du tout au tout. J'étais fatiguée, mal dans ma peau, mais je ne pouvais m'en prendre qu'a moi. Je ne me plainds pas, j'assume et j'encaisse, je me dis qu'un jour tout s'arrêtera, peut être pas de la façon qu'il faudrait, mais je m'en foutais. Je vis Juliette venir vers moi, je ne l'aurais pas fait de moi même, j'étais sans arrêt sur la défensive.

Je comptais pas aller le voir. Comment il va ?

Ma soeur m'embrassa avant d'enlever mes lunettes que je mis sur ma tête. J'étais vêtue d'un jean troué et d'un débardeur noir classe ... Rien à voir avec la tenue dans laquelle elle m'avait vu quelques jours plus tôt. Je ne pu m'empêcher de la prendre dans mes bras, elle me manquait c'était terrible.

T'as l'air fatiguée toi ...

C'est quand même ma petite soeur et à la base c'est à moi de prendre soin d'elle.

Je ne voulais que mon bonhomme me voit comme ça, je n'étais plus la même et il le verrais tout de suite, il était loin d'être bête ce gamin. Je l'avais adopté dès que j'avais rencontré Julien, il était comme mon fils, même si on avait un peu de mal parfois, mais je l'aimais comme une dingue et le savoir avec ma soeur me rassurait. Je ne suis pas sur qu'il me pardonne un jour de l'avoir laisser tomber comme ça du jour au lendemain et même si pour le moment je lui manquais, ça ne m'étonnerais pas qu'il me le reproche dans quelques années ... en admettant que je me sorte des griffes de Tony. La moi d'avant .... Ma soeur n'avait jamais accepté Tony, ce que je comprenais, il m'avait coupé de tout le monde, mais je m'en étais aperçut trop tard.

Tu lui diras que je l'aime.

J'avais les larmes aux yeux, mais je ne devais pas craquer, pas devant Juliette, pas maintenant. Je tira une latte sur ma cigarette quand ma soeur me dit ironiquement que tout allait bien.

Je suis désolé Jul' ...

D'en rajouter avec tout ça. Je la sentais distante, mais je ne lui en voulais même pas. Mon téléphone se mit à sonner ... l'exorciste ... sympa comme sonnerie! Tony. Je raccrocha et éteignis mon téléphone ... je prenais une demi heure pour moi ... pour voir Théo. Je me raccrochais à lui pour ne pas sombrer.

Je peux pas l'appeler ...

Ce n'était pas parce que je ne voulais pas, au contraire j'en mourrais d'envie, mais mon mec filtrait tous mes appels et si il s'apercevait que j'avais appelé Théo ou Juliette, je prendrais la raclée du siècle. Il me faisait peur. Il me voulait pour lui et que je puisse méloigner le rendait dingue. Je ne savais pas de quoi il était capable, il m'avait menacer de s'en prendre à ma famille, il n'en avait pas fallu plus pour que je fasse tout ce qu'il me disait.
Ma soeur m'en voulait, je le savais, je le sentais dans ses paroles et ça me fasiait mal, mais je prenais sur moi comme toujours. Tony avait du s'apercevoir de mon absence, il était sans arrêt sur mon dos, ce qui n'échappa à ma soeur qui me prit mon portable des mains.

C'est pas aussi simple Jul' ...

Je tendis la main pour qu'elle me rende mon téléphone. J'étais stressé, j'allais me faire tuer en rentrant, mais je ne partirais pas sans avoir vu Théo. Je ralluma une cigarette, je fusais clope sur clope.

Merci ... vous ... vous me manquez.

A un point qu'elle n'imaginait même pas! Théo était tout ce qui me restait après la mort de Julien. Je m'étais raccroché à lui, peut etre un peu trop. Il était ma priorité, mais me retrouver mère d'un ado à mon âge n'était pas facile à gérer toute seule. Julien savait parler à son fils, j'étais plus maladroite surtout depuis sa mort. J'avais changé du tout au tout et encore cette fois, je ne me reconnaissais pas. En un mois, je n'étais plus la même, Tony m'avait changé. La drogue, la prostitution, je n'avais pas le choix mais 'javais compris que les doses de crack m'aidait à supporter de passer dans les bras d'un homme à l'autre. J'étais dans un état second et c'était beaucoup mieux comme ça. Ma soeur me serra dans ses bras et je l'entoura, caressant ses cheveux avant de passer mes mains sur son visage.

Rien ... surtout tu ne t'enmèles pas. J'ai pas le droit de vous voir, si il apprend que je suis venu ici pour voir Théo je vais morflé et lui aussi. Si je me suis éloigné c'est pas pour rien Juliette, il n'hésitera pas à s'en prendre à vous.

Je ne voulais absolument pas les mettre en danger, si il s'en prenait à eux, je ne m'en remettrais pas. j'avais déjà du mal à assumer ce qui se passait mais au moins ils étaient à l'abri. Je ne sais pas combien de temps je tiendrais, mais pas longtemps. J'avais déjà essayé d'en finir, les coupures sur mes poignets en témoignaient, mais penser à Théo m'avait arrêté avant que je n'aille trop loin.

T'inquiète pas ma puce.

Je passa ma main dans ses cheveux. C'était pour eux que je tenais, parce que je me disais qu'un jour Tony ferait un faux pas et qu'il se ferait choper et la je pourrais me barrer sans risquer de les mettre en danger. Je voulais rassurer ma soeur, mais ce n'était pas évident surtout quand elle me voyait comme ça. Son portable nous sortit de nos pensées. Théo. Qu'est-ce que j'aimerais le prendre dans mes bras, ne serait-ce que lui dire de vive voix que je l'aimais et que je pensais à lui tout le temps.

D'accord. Tu lui dis rien Juliette .

Surtout pas que j'étais ici. Je le verrais de loin, il devait avoir changé en un mois. Il grandissait très vite, il commençait une croissance monumentale quand j'avais été arrêté et je me doute que ça doit continuer. J'embrassa ma soeur avant de la laisser rejoindre mon bébé. J'avais hâte de le voir.

TU sais quoi ... appel moi en sortant, je bouge pas d'ici tu me le passeras.

J'avais trop envie de l'entendre. Je me foutais de ce qui se passerait, j'avais besoin de lui parler, de lui dire de vive voix que je l'aimais. Ma soeur me rendit mon portable que je casserais après l'appel de Théo, je prendrais pour prétexte que je l'avais perdu, ça passera ou pas, je verrais bien, mais je ne pouvais plus me priver d'entendre la voix de mon p'tit bonhomme. Un dernier calin avec ma soeur et elle partit rejoiindre Théo. J'espèrais qu'il n'y avait rien de grave. Lorsqu'elle arriva, mon fils était assis devant le bureau de la directrice, pas fier de lui. Il regarda Juliette furtivement.

J'ai fais une bêtise Juliette ...

Elle était la dernière personne qu'il voulait décevoir et surtout à qui il voulait causer des problèmes, mais ce garçon avait dit des trucs sur Manon qu'il ne pouvait pas laisser dire.

On entra tous les deux dans le bureau de la directrice. Je n'étais pas quelqu'un de perturbateur, mais une fois n'est pas coutume. On s'installa et avant même que je n'ai eu le temps de répondre à Juliette, la directrice prit les devant. Je tenais la main de Juliette sans la lacher, j'avais besoin d'elle, mais j'avais surtout peur qu'elle m'en veuille alors je faisais profil bas.

Je vous ai fait demandé parce que Théo à beaucoup changé depuis quelques temps. IL est ailleur, il semble fatigué, ses notes sont en chutes libres et il s'est même battu aujourd'hui. Je sais qu'il vit avec vous provisoirement, mais je m'inquiète beaucoup pour lui.

J'écouta le discours de la directirce sans oser affronter le regard de Juliette. J'avais peur de la décevoir, elle s'occupait de moi comme Manon, elle était toujours la quand j'avais besoin d'elle et à cause de moi, elle se retrouvait convoqué ici.

Juliette me demanda de sortir et j'obéis sans rien dire. Je n'étais pas quelqu'un de chiant à la base, plutot docile et obéissant. J'étais surtout très mature. Juliette m'avait prise avec elle et c'était super de sa part, je n'étais pas dupe, je serais en famille d'accueil si elle n'avait pas été la.

Il n'en parle pas. Je lui ai proposé de venir me voir si il avait un problème, mais il préfère se débrouiller. Je connais les capacités de Théo, c'est un très bon élève et c'est pour ça que je ne vais rien faire pour ce qui c'est passé. Mais vous devriez parler avec lui. Il a agressé un de ses camarades parce qu'il avait dit des choses désagréable sur sa belle mère.

J'attendais dehors. je n'avais jamais eu de problème au lycée, mais entendre ce connard dire que Manon faisait le tapin, m'avait mis hors de moi. Personne ne parle d'elle comme ça!

Il a peur de vous décevoir. La seule personne dont il parle c'est vous. Il a frappé un de ses camarades. Les surveillants l'on retenu avant qu'il ne continue.

Je ne suis pas violent, je ne sais pas me battre ... enfin James m'a appris comment mettre mon poing pour faire plus mal, mais c'était que de la théorie. Il m'apprend des tas de trucs trop cool James, j'adore passer du temps avec lui! J'étais trop bien chez James et Juliette et j'avais peur que si je faisais une bêtise, ils ne veulent plus de moi.

Ils ont dit à Théo que sa belle mère se prostituait. Ils diraient n'importe quoi pour faire du mal.

Ce sont des gamins, et les gamins sont cruels entre eux. Ce n'était pas possible que ce qu'ils disent soit la vérité. Manon est super cool, elle bosse et elle sauve des vies, comme elle faisait quand elle était avec papa.

Je le sais. Il n'y aura aucune sanction pour cette fois, mais il ne faut pas qu'il recommence.

J'avais peur d'être renvoyé. J'avais mes notes qui avait baissé, je ne montrais que les bonnes à Juliette pour qu'elle soit fière de moi. Mais je n'arrivais plus à apprendre mes cours. Je pensais sans arrêt à Manon, elle me manquait trop. J'avais beaucoup de mal à me concentrer sur autre chose et en particulier sur mes cours.

Je vous en prie.

Elle libéra Juliette qui sortit du bureau en serrant la main de la directrice. Je me leva, me demandant ce qu'elles avaient pu se dire. Mon sac sur le dos, je regarda Juliette.

Je suis désolé tatie.

J'avais peur d'etre renvoyé et de perdre du temps sur mon programme. D'ailleurs, mes notes n'étaient plus aussi bonne qu'au début. J'avais toujours été bon élève, j'aimais apprendre, mais ses derniers temps, je n'arrivais pas à me concentrer sur mes devoirs. Je n'en parlais pas à Juliette, je ne voulais pas l'inquiéter, je voulais gérer mes problèmes tout seul, elle en faisait déjà assez pour moi. Je savais que je n'aurais pas du le frapper, mais je n'avais pas pu m'en empêcher et maintenant j'avais peur que ma tante m'en veuill. J'étais plein de doute depuis la mort de mon père mais encore plus depuis l'arrestation de Manon.

Que je te parle de quoi? J'ai fait une bêtise, je recommencerais plus promis. Je pourrasi quand même aller à la soirée d'Alison?

J'avais prévu cette soirée depuis des semaines, mais avec ce que j'avais fais, elle ne voudrait peut etre pas que j'y aille. Je la regarda tout timide.

J'avais toujours été très mature, j'avais toujours pris sur moi depuis le décès de mon père. Je n'avais pas l'habitude de parler beaucoup, du moins pas de ce que je ressentais, j'intériorisais tout, mais Juliette arrivait à voir quand j'avais des coups de blues. Elle était génial avec moi. Je ne sais pas comment je l'aurais vécu si j'avais du aller dans une famille d'accueil, mais j'aurais sans doute encore plus mal vécu la situation.

Non t'es pas maladroite , t'es géniale!

Oui alors ça sort du fond du coeur. J'ai beaucoup de mal à parler avec Manon. Je l'aime comme si elle était ma mère, mais on avait du mal à communiquer tous les deux, je trouvais ça plus facile avec Juliette. Je mis une mèche derrière mon oreille, ce que m'avait dit le garçon que j'avais frappé 'était toujours dans ma tête.

Justin il a dit que Manon faisait le trottoir .... C'est pas vrai hein tatie?

Je plongea mes yeux bleus dans les siens attendant une réponse que je redoutais.